lundi 27 août 2012

Athos

La plupart des gens savent qu'il existe en Chalcidique une péninsule avec vingt monastères et que l'entrée en est interdite aux femmes. Mais qu'il s'y trouve des institutions monastiques de moindre importance avec même davantage de spiritualité et une vie monastique plus austère, cela peu le savent... Dans ce désert sauvage les ermites et les ascètes qui y vivent manquent de tout, recevant même cette eau potable des cieux dans leurs petites citernes taillées dans le roc... Comment ces gens vivent-ils? N'ont-ils pas des besoins, ne tombent-ils jamais malades ? La réponse se trouve dans cette vertu fondamentale de l'ascétisme : «L'abnégation». Ce mot explique le départ, le but du parcours et le terme final attendu de la vie monacale, selon Dieu. Telle est la plus haute philosophie de l'ermite. Grâce à elle il méprise son corps et vit en esclave selon le bienheureux Paul jusqu'à ce qu'il quitte la chair et le monde et puisse dire avec lui «ce n'est pas moi qui vis mais c'est le Christ qui vit en moi.»... Le moine ermite, par le jeûne quasi continuel, par la prière insistante et ardente et par la concentration sur soi-même atteint à l'immatérialité du corps et de l'âme. Ce sont ceux qui se sont appauvris pour l'amour de Dieu, ceux qui ont eu faim et soif pour mériter le Christ et se rassasier dans le Royaume de Dieu. Ils sont l'élite du monachisme athonite, l'aristocratie de l'esprit, les accusateurs de notre époque matérialiste, les aigles qui planent haut dans les airs de la Chrétienté orthodoxe. Ils sont, comme disait Victor Hugo, ceux qui prient toujours pour ceux qui ne prient jamais...

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